Lyon-Turin : « L’État doit être à la hauteur »

Le 01/03/2023

Sur le projet Lyon-Turin, la Région estime que les pistes proposées par le Conseil d’orientation des infrastructures sont « loin d’être à la hauteur de l’enjeu pour nos territoires ».

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La Région a pris connaissance du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI), remis le 24 février à la Première ministre Élisabeth Borne. Celui-ci propose plusieurs scenarii de développement des infrastructures ferroviaires en France, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes.

Au sujet du Lyon-Turin, les pistes proposées sont, aux yeux du président Laurent Wauquiez, « très loin, d’être à la hauteur de l’enjeu pour nos territoires. La Région appelle l’État à accélérer sur cette question essentielle pour nos territoires. »

Le COI a étudié 3 scenarii de programmation : un scénario de « cadrage budgétaire », un scénario de « planification écologique » et un scénario dit « de priorités aux infrastructures ». Dans tous les cas de figures, les investissements envisagés apparaissent insuffisants au regard des 100 milliards estimés nécessaires pour les seules infrastructures ferroviaires dans les 10 ans qui viennent.

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Des délais qu’il est impératif de raccourcir

Concernant le Lyon-Turin et ses nouvelles voies d’accès, quel que soit le scénario privilégié, elles seraient réalisées, au mieux, 10 ans après l’ouverture du tunnel transfrontalier. Même dans le scénario le plus favorable (priorité aux infrastructures), seules les études seraient menées entre 2023 et 2027, pour un démarrage des travaux entre 2033 et 2037 seulement.

La Région estime qu’un tel délai n’est pas acceptable : « Il est impératif de décider d’un scénario sans plus tarder. Un scénario qui doit aussi sécuriser le processus de réalisation des travaux permettant la mise en œuvre d’un calendrier cohérent, le plus proche possible de celui de l’ouverture du tunnel de base, en accord avec les engagements pris entre la France et l’Italie. »

Le gouvernement doit accélérer sur la question du Lyon-Turin, nous n’avons plus le temps de tergiverser. Nos territoires l’attendent, nos habitants aussi. Les pistes étudiées aujourd’hui méprisent les attentes du terrain par leur manque d’ambition et par la faiblesse des investissements proposés. Il faut accélérer : l’Italie sera prête à temps. La France se doit, elle aussi, d’être à la hauteur de l’enjeu. »

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Nouvel élan donné au ferroviaire : une bonne nouvelle pour la Région

Suite à l’annonce d’Élisabeth Borne s’étant déclarée favorable à un plan d’investissement de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici à 2040, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a accueilli cette bonne nouvelle et « attend désormais de voir quels seront les engagements concrets et financiers de l’État », notamment au sein du volet Mobilité du Contrat de Plan État-Région 2021-2027.

La Région a émis toutefois les alertes suivantes :

  • Si la mobilisation de fonds pour les RER métropolitains est une bonne nouvelle, l’État ne doit pas non plus oublier les petites lignes ferroviaires, si importantes pour nos territoires ruraux.
  • Il est temps que la SNCF se montre raisonnable. SNCF Réseau prévoit d’augmenter de plus de 10% ses péages en Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, ce qui n’est pas acceptable pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, au vu de bénéfices records réalisés par la SNCF l’an dernier.
  • Sur le Lyon-Turin, la Région demande des actes forts de manière à raccourcir les délais de réalisation de ce projet, et ainsi tenir les engagements pris entre la France et l’Italie.
  • Enfin, l’État ne doit pas oublier le réseau routier. La Région espère aussi, sur ce volet, que le gouvernement consacrera des crédits importants à la réalisation des opérations routières nécessaires pour le développement des territoires d’Auvergne-Rhône-Alpes.